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Olivier Löser


Olivier Löser voyage à travers le monde pour réaliser de grands reportages photos, carnets de voyages photographiques. Ayant développé de nombreuses compétences lors d’un riche parcours touchant à divers secteurs de la photographie, il est également spécialisé dans la photo studio, la nature morte, le portrait qu’il exerce dans son studio parisien du 20ème arrondissement.

Nous avons pu découvrir avec grand intérêt l’ensemble de son travail et sa personnalité sensible, généreuse et engagée, lors d’un entretien que nous vous partageons ici.


Comment avez-vous démarré votre carrière de photographe ?


Mon grand-père, qui vivait près des usines Carl Zeiss en Allemagne de l’Est, était photographe amateur. Il m’a offert un Lomo quand j’avais 15 ans, trouvé au marché. C’est de cette manière qu’assez naturellement j’ai commencé à m’intéresser à la photographie. Après mon bac, j’ai fait une école de cinéma, j’ai travaillé un peu dans le secteur, en tant que directeur photo mais le milieu ne m’a vraiment pas plu, c’était très hiérarchisé, très complexe. Je me suis rendu compte que ce que j’aimais c’était la spontanéité de l’image fixe. L’image en mouvement, le raccord, ne permet pas cette spontanéité.

J’ai donc commencé à chercher des stages en photo, j’ai fait de la retouche, notamment pour des banques d’images, j’ai rencontré des photographes et j’ai été assistant studio. Quand j’ai commencé le milieu était très hermétique. J’ai appris en autodidacte la suite Adobe, j’ai aussi obtenu un stage d’assistant DA dans un bureau de tendances, c’était ma première approche de l’univers de la mode et donc une expérience importante dans mon parcours.

J’ai aussi fait de la photo d’architecture, j’aime bien le processus car il est très réfléchi, composé, on cherche à avoir une seule bonne image, on doit comprendre la perspective et les masses, comme dans le graphisme. Je me suis retrouvé publié dans des magazines comme AD. J’ai ensuite démarré à mon compte, je me suis acheté du matériel et j‘ai commencé un peu comme un cow boy :) Je me suis diversifié, je me suis mis au studio, j’avais pas mal de matériel et j’ai négocié le fait de laisser ce matériel en utilisation à un studio, en contrepartie je pouvais shooter quand je voulais. Aujourd’hui, j’ai mon propre studio :)


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Photos réalisées pour la marque "liquides imaginaires" https://www.instagram.com/liquides_imaginaires/



Vous avez réalisé de nombreux reportages photo partout dans le monde, y a-t-il un moment photographique qui vous a particulièrement marqué ?


Je fais effectivement beaucoup de reportage. Ce sont des commandes faites par des marques, des groupes de presse. J’ai fait beaucoup de reportages du type sourcing d’ingrédients, pour retracer de quelle manière les produits sont fabriqués, comme mes travaux pour Clarins et L’Oréal (j’ai fait un petit tour du monde pour ces deux marques).

Il y a forcément un moment fort par voyage, par évènement, il est difficile de n’en garder qu’un. Au cœur des rencontres, des mœurs, des cultures, il y a beaucoup de choses qui m’ont ému.

Visuellement, je retiens notamment les vallées désertiques que j’ai pu voir dans le haut Népal, dans le Mustang, totalement arides, c’est très beau, j’ai plein de paysages en tête d’étendues désertiques. Ça donne le vertige.

Un constat cependant : le monde est vaste et diversifié et pourtant une certaine contingence prévaut, tout le monde veut la même chose aujourd’hui, un téléphone portable et une connexion internet. Au sommet de la pyramide, il y a toujours ce même rêve du monde développé, quel que soit le lieu.




Photo1 : District de Mustang - Népal / Photo 2 : Laos Photo 3 : Madagascar, sur la route du Kalanchoé Photo 4 : Récolte d'hibiscus - Sénégal Photo 5 : Fleur d'hibiscus - Sénégal // Sourcing pour Clarins


Vous travaillez régulièrement pour de grandes marques en photographie publicitaire, notamment dans la cosmétique, quelles sont selon vous les qualités majeures que requiert cette pratique ? Quelles sont les qualités différenciantes dans l'exercice de la photographie de reportage ? 


Pour la photo commerciale, il faut être un très bon technicien, un chef d’orchestre, il faut avoir une vision d’ensemble et appréhender toutes les étapes, de la gestion du client au rendu final. Quand on te commande un reportage, les attentes sont différentes, on demande ta vision subjective sur un sujet, c’est ton interprétation qui est importante ; dans un travail commercial, c’est la vision du client qui est prioritaire.


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Photo 1 : Récolte d'Osmanthus capricieux - Chine / Photo 2 : Récolte de gousses de Vanille - Madagascar // Sourcing pour Mugler



Quel est le matériel que vous aimez utiliser régulièrement en reportage ? En studio ?


J’aime bien le matériel très réactif, en studio je shoote en ce moment avec un Canon R5 et une série d’optiques de la gamme R, en reportage je peux prendre un DSLR avec une seule optique, un 50 ou un 85. J’aime bien le Leica Q2 et le Fuji X100, j’en ai eu plusieurs de ce modèle, c’est petit, pratique et très simple d’utilisation en déplacement, mais je prends tout de même le Canon en backup.

En reportage, je fais également du drône, le matériel DJI est très approprié pour ça.



Vue au drône des campagnes de Chine orientale, sur les routes de l'Osmanthus (Sourcing Mugler - "Aux sources des senteurs")



Vous avez pu mêler les deux univers qui caractérisent votre pratique photographique en partant en reportage pour des marques pour lesquelles vous faites de la photographie commerciale, telles Clarins ou Mugler. Ces reportages ont fait l’objet d’expositions dont « Voyage au pays des senteurs » pour Mugler, qui s’est déroulée dans le cadre de Paris Photo en novembre 2021 au Palais Ephémère. Pouvez-vous nous parler de cette expérience ?


Je suis allé rencontrer les fournisseurs, les exploitants en remontant la chaine des produits utilisés en fabrication pour le groupe Clarins, en ramener à chaque fois des carnets de voyage photographiques.

J'ai travaillé en parallèle pour les groupes Clarins et L'Oréal. J’ai eu une exposition Clarins, « Grandeur nature » sur le toit de la Défense, j’y ai exposé tous les voyages faits pour le compte de la marque.

J'ai aussi été représenté par la marque Mugler sur Paris Photo en novembre dernier au Palais Ephémère. Ça a été une formidable expérience de ressortir les images prises quelques années auparavant (ces travaux ont été fait sur 5 ou 6 ans), et de retravailler à cette occasion sur le choix des photos.


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Photo 1 et photo 2 : sur les routes du Jasmin Sambac - Inde / Photo 3 et photo 4 : Récoltes de Kalanchoé - Madagascar


Votre travail studio figure peu sur votre site et les réseaux sociaux, pour quelle raison ?


C’est une partie très compliquée, le choix des images à publier pour la communication digitale. Le choix est difficile car chaque client potentiel recherche un spécialiste dans un domaine, donc montrer trop de choses différentes peut desservir. Présenter des photos de reportage dans des zones difficiles en parallèle à des photos commerciales n’est pas vraiment adéquat, ce sont des univers très contrastés qu’il est difficile d’associer sur une communication digitale.


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Photo 1 : @thenickydoll égérie Mugler, Alien Goddess - Photo 2 : Jourdan Dunn, égérie Mugler - Photo 3 : Campagne UTI



Quels sont vos projets en cours et futurs ?


En ce moment j’ai des projets en beauté, packshot, nature morte, également pour de nouvelles marques.

Pour la suite, j’ai trois voyages en tête avec un angle de travail plus engagé, et j’essaie de trouver entre autres des soutiens et subventions auprès d’associations. J’aimerais dans une autre phase de mon parcours aller plus vers du reportage d’auteur, du grand reportage, dans ce domaine j’adore les travaux de Nachtwey ou Salgado, en travaillant sur des sujets qui me tiennent particulièrement à cœur.




Sur les routes de la Vanille - Madagascar



Tadaout - Maroc - 2008


Liens vers les travaux d'Olivier Löser :

http://olivierloser.com/

https://thegaiaproject.fr/

http://instagram.com/olivloz

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